ESTO VISIBILE PARLARE DANTE ET LES ARTS EN CORSE

Bastia, octobre 2021 (date à définir en fonction des disponibilités)

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Bastia, octobre 2021 (date à définir en fonction des disponibilités)

Colloque international organisé pour la célébration des 700 ans de la mort de Dante par Françoise Graziani (Université de Corse, Chaire Esprit Méditerranéen) en partenariat avec la Société Dante Alighieri de Bastia et l’Université de Florence, sous le haut patronage de la Région Toscane, de la Ville de Florence, de la Ville de Bastia et de la Collectivité de Corse

Depuis 700 ans Dante ne cesse d’être notre contemporain : en tant que poète engagé au présent, florentin, méditerranéen, européen et citoyen du monde, il était tourné vers le futur mais conscient de transmettre les leçons de la « morte poésie » des Anciens à des lecteurs qui ne l’entendent plus. Pour Dante, la mémoire des morts est indissociable de l’expression artistique, et la parole poétique est tout à la fois musique et image figurée. Le monde des morts n’est pas ailleurs, il s’inscrit dans une cosmographie qui traverse le centre de la terre et la relie au soleil, ici et maintenant, dans ce même espace réel et concret où les vivants et les morts communiquent par la mémoire et l’imagination.

L'ascension du purgatoire est marquée par la présence rédemptrice de tous les arts : d’abord, « sur les bas rivages », Dante rencontre le musicien Casella, qui chante les vers du poète dont il a conservé la mémoire dans la mort (II, 106-117). Puis il lui faut lire et entendre des « paroles visibles » gravées par le Créateur lui-même sur la paroi rocheuse d’une ripa (X, 28-96), il lui faut marcher sur une route dallée de figures en relief, comme sur des sarcophages conservant les vestiges d’anciennes civilisations (XII, 16-18), au rythme des cantiques psalmodiés par les processions de pénitents. En chemin, Dante rencontre l’enlumineur Oderisi de Gubbio, (XI, 79-81) puis le poète Bonagiunta de Lucques qui fait entendre encore un vers de Dante (XXIV, 49-51) et enfin tout en haut sur la dernière corniche, juste avant le Paradis terrestre qui couronne le sommet, il dialogue avec les maîtres du dolce stil novo, Guido Guinizelli et le provençal Arnault Daniel qui lui répond dans sa langue (XXVI, 4-6).

Le paysage qui figure la montagne du Purgatoire est familier aux lecteurs corses de Dante, à ceux d’aujourd’hui comme aux anciens bergers qui savaient encore mémoriser ses vers, les chanter et s’en inspirer pour des improvisations et compositions lyriques ou satiriques. Ce paysage est fait d’arbres dressés sur des roches abruptes, d’éboulis marquant la trace des torrents, de brumes et d’amas de nuages déchirés par de brusques traits de lumière, il est habité par des voix aux multiples accents, traversé de formes fugaces d’animaux sauvages (oiseaux, chèvres, sangliers, chevaux) et tout imprégné de sons si « naturels » qu’on ne peut dire quels instruments les produisent.

Les impressions que décrit Dante se ressentent encore, ici et maintenant, mais plus que jamais nous avons besoin des arts et de la poésie pour comprendre ce qui, globalement et localement, nous relie au monde. A chaque génération il est urgent de redécouvrir Dante, de le lire et de l’écouter pour voir les images que ses mots évoquent pour qui nous tirer de l’enfer et nous guider vers la lumière.

En relation avec une exposition du peintre Jean-Paul Marcheschi, cette rencontre interdisciplinaire associera des philologues, des philosophes, des historiens de l’art et des idées, de la littérature et de la musique, mais aussi des poètes, artistes et musiciens lecteurs de Dante. Elle sera clôturée par un concert de musique ancienne et des chants polyphoniques.

ESTO VISIBILE PARLARE DANTE ET LES ARTS EN CORSE

Comité d’honneur Maurizio Agamennone, Professeur en ethnomusicologie, Università degli Studi di Firenze Lina Bolzoni, de l’Accademia Nazionale dei Lincei, Scuola Normale Superiore di Pisa Patrick Boucheron, Professeur au Collège de France (Chaire Histoire des pouvoirs en Europe occidentale XIIIe-XVIe s.) Barbara Cassin, de l’Académie Française, directrice de recherches honoraire du CNRS Annalisa Nesi, de l’Accademia della Crusca, Università degli Studi di Siena Carlo Ossola, de l’Accademia Nazionale dei Lincei, Professeur au Collège de France (Chaire Littératures modernes de l’Europe néolatine)

Intervenants extérieurs pressentis Lucia Battaglia Ricci, professeure émérite de littérature italienne, Université de Pise Francis Biggi, professeur émérite en musique ancienne de la Haute Ecole de Musique de Genève Brenno Boccadoro, professeur de musicologie à l’Université de Genève Corrado Bologna, professeur de littérature italienne à la Scuola Normale de Pise Irène Rosier Catach, directrice de recherches en arts du langage au CNRS (EPHE) Gioachino Chiarini, professeur de littérature italienne, Université de Sienne Fabrizio Franceschini, professeur de linguistique romane, Université de Pise Giuseppe Giliberti, professeur en histoire du droit, Université d’Urbino Antonietta Sanna, professeure de littérature comparée, Université de Pise

Intervenants UCPP François Berlinghi, docteur en musicologie et enseignant Jacques Fusina, professeur émérite en langue et littérature corse Françoise Graziani, professeure émérite en littérature comparée Vannina Marchi Van Cauwelaert, MCF en histoire médiévale Nathalie Pacchiani, docteure en littérature comparée Giovanni Ragni, doctorant en littérature comparée et ethnomusicologie (UCPP/ Università di Firenze) Stella Retali Medori, MCF HDR en linguistique romane

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